Je le ferai demain, j’ai encore le temps
Si tu lis ça, c’est probablement que tu devrais être en train de bosser sur un truc que tu trouves chiant. La procrastination t'a emprisonné dans ce doux poison qui transforme une tâche de 30 minutes en angoisse existentielle de trois semaines.
Spoiler : ce n’est pas une question de
flemme. C’est notre cerveau qui panique et préfère scroller plutôt que
souffrir.
Si l’on croit de théorie de l'auto-régulation (Roy
Baumeister, 2002) on sait ce qu’on doit faire, mais on n’arrive pas à
s’y mettre. L’auto-régulation, c’est notre capacité à gérer nos pensées, nos
émotions et nos comportements pour atteindre nos objectifs. Quand elle
fonctionne bien, on arrive à se motiver malgré les tâches ennuyeuses ou
exigeantes. Mais quand elle faiblit, on repousse, on rationalise, on
culpabilise… et on recommence.
Solution ? Arrête de négocier avec toi-même.
Pose un timer, fais 5 minutes. Juste 5. Pas pour "finir", juste pour
commencer.
Voici ce que propose la théorie de l'autorégulation :
-Découper les tâches : fixe trois objectifs
spécifiques pour ta journée. Par exemple : écrire 500 mots de ton projet, organiser
ton espace de travail pendant 10 minutes. Juste un truc simple, réalisable
dans un délai court, pour commencer.
-Réduire les distractions, c’est essentiel de réduire les
distractions mais ce n’est pas suffisant. Donne-toi une petite récompense après
avoir accompli une tâche. Par exemple, une pause-café, un épisode d'une série,
ou même un moment de détente. Ce petit geste permet d'ancrer un sentiment de
satisfaction et de plaisir lié à l’accomplissement.
-Créer des habitudes : avec une habitude bien
établie, le passage à l'action devient quasi automatique. Le cerveau forme un
circuit neuronal qui favorise son déclenchement automatique (ce que décrit la
boucle de l'habitude, théorisée par Charles Duhigg). Cette répétition crée une
dynamique de réussite qui renforce la motivation à agir.
-Travailler sur sa perception du temps aide aussi : on sous-estime souvent la charge mentale des tâches laissées en suspens.
Pourquoi ça bloque parfois ?
Ça peut paraître un peu enfantin qu’on nous conseil de
se récompenser pour avoir fait un truc (dont on devait faire en effet).
Mais ces méthodes ne traitent pas la racine du
problème. Parce que la procrastination est souvent un mécanisme de défense
contre une émotion : le stress de l’incertitude, la peur de l’échec, ou encore
la fatigue mentale accumulée. La souffrance, ce n’est pas de bosser, c’est d’y
penser pendant trois jours sans rien faire. Des chercheurs comme James
Gross expliquent comment nous utilisons parfois l'évitement (comme la
procrastination) pour gérer des émotions négatives telles que le stress ou la
peur de l’échec.
Si tu procrastines par peur du jugement, par exemple,
ou parce que la tâche te semble insurmontable, il y a un travail plus profond à
faire.
C’est à chacun qu’il
revient d’évaluer quelles sont les stratégies les plus adaptées à sa situation
personnelle mais
d’abord posons-nous la question : pourquoi cette tâche nous angoisse-t-elle
? Quelles
idées ou pensées t’amènent à procrastiné ?
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