Tous les vides ne font pas mal

Il y a des jours où tout semble flou. Où quelque chose manque, sans qu’on sache quoi. Il y a des manques qui ne sont pas douloureux.

Des vides silencieux, presque lumineux. Comme un appel discret à autre chose.



Cette semaine, dans Lucid Questions, j’ai posé deux questions à Muriella.

Les mots qu’elle m’a partagés sont simples, sincères, et profondément réconfortants. On s’y reconnaît, et parfois, on s’y repose . Ses réponses parlent de  fatigue, d’absence, mais aussi de paix et de présence.

Elle met des mots sur ces sensations qu’on vit souvent seul·e, sans trop savoir quoi en faire. Et surtout, elle rappelle une chose essentielle : on n’est pas obligé de remplir tous les vides à tout prix. Parfois, les comprendre suffit.


🌌 Question 1 : Que fais-tu quand tu te sens vidée ?

Il y a plusieurs types de vides en nous. Parfois, on pense vivre quelque chose de très profond, comme une dépression… alors qu’en réalité, c’est juste un manque de sommeil. Ça m’est arrivé une fois : je me sentais mal, vidée, sans envie, même les choses que j’aime habituellement – comme manger – ne me faisaient plus envie. Je me sentais exister, mais je n’avais pas envie d’être là. Et ça, c’est un type de vide.

Dans ces moments-là, la meilleure chose à faire, ce n’est pas forcément d’aller chercher très loin une explication. C’est plutôt de faire un pas en arrière et se poser simplement la question : qu’est-ce que j’ai fait ces derniers jours ? Quelles décisions j’ai prises ? Et parfois, la réponse est simple. Dans mon cas, c’était juste… dormir.

Mais il existe d’autres types de vide. Des vides qu’on peut apaiser en se tournant vers les autres. Être entouré·e de personnes qui nous font du bien, qui nous donnent une impression de paix, comme un câlin pour l’âme. Des gens avec qui on n’a pas à se justifier, chez qui on ne se sent pas “trop”. Juste leur présence suffit à nous apaiser.

Et puis, il y a ces vides plus profonds. Ceux qui, à mon sens, ne peuvent être comblés que par quelque chose de plus grand que nous.


🌌 Question 2 : Crois-tu que certains vides en nous ne peuvent être remplis que par quelque chose de plus grand que soi ?

Quand on m’a posé la question : est-ce que tu crois que certains vides ne peuvent être comblés que par quelque chose de plus grand que soi ?, ma réponse, c’est oui. Absolument. Pour moi, cette présence plus grande, c’est Dieu. Pas dans une approche religieuse stricte, mais spirituelle. Une relation, pas une religion. Un lien vivant avec quelqu’un que je perçois comme un papa. Un papa qui ne me demande pas de cocher des cases, d’aller à l’église tous les dimanches ou de “faire des choses pour lui”. Ce qu’il veut avant tout, c’est ma présence. Il veut une relation.

Et honnêtement, c’est ce lien-là qui m’a le plus aidée.

En tant que personne anxieuse, je fais un vrai travail sur moi, avec des outils comme la thérapie cognitive et comportementale. Je m’expose, je confronte mes peurs. Mais il y a eu une vraie accélération dans mon bien-être quand j’ai commencé à m’appuyer sur ma foi. Sur la vérité dans laquelle je marche.

Une vérité comme : “On ne m’a pas donné un esprit de peur, mais de courage.” Ou encore : “Décharge-toi sur lui, car il prend soin de toi.” Et je le fais vraiment. Quand je suis vide, quand je me sens seule, quand j’ai des soucis au travail ou que mes finances sont serrées, je me tourne vers lui. Et ce n’est pas juste une prière : je lui parle comme à un papa. Je lui dis : “Je suis énervée.” “J’ai peur.” “Il me manque quelque chose.” Et très souvent, quelque chose se passe. Une paix, une joie subtile mais profonde, qui s’installe. Et même dans les faits : parfois, une situation qui me pesait se débloque sans que j’aie eu à forcer quoi que ce soit.

Alors oui, je m’appuie sur plus grand que moi. Parce que je ne suis qu’une toute petite partie de l’univers. Et ça me va. Ça me soulage. Ça me rend libre.


Pour aller plus loin je te propose deux exercices d’introspection

1. Identifier les différents types de vides

Pour apprendre à mieux te comprendre et éviter de confondre un vide temporaire avec un vrai appel au changement.

🔮 Prends un moment au calme. Note trois fois où tu t’es senti·e vidé·e récemment.

Pour chaque moment, écris ce que tu vivais physiquement, émotionnellement et dans ton environnement.

Puis demande-toi : est-ce que ce vide venait de la fatigue ? du manque de lien ? ou de quelque chose de plus profond ?

Ce petit exercice aide à poser un regard lucide sur ce qu’on traverse, sans juger.

2. Écrire au vide

Pour transformer ce que tu ressens en mots, et donner une forme à ce qui semble flou.

🔮 Commence une lettre par : “Cher vide…”

Dis-lui ce qu’il t’apprend, ce qu’il te fait ressentir, ce que tu aimerais qu’il devienne.

Ce n’est pas un exercice pour “guérir”, mais pour apprivoiser.

Relis-la dans quelques jours. Tu verras peut-être les choses autrement.


Tous les vides ne font pas mal. Certains nous murmurent : “Repose-toi.” 

D’autres nous rappellent qu’on a besoin d’être entouré·e. Et parfois, il y a ceux qui nous poussent à regarder plus haut, plus loin. Vers quelque chose – ou quelqu’un – de plus grand.

Et c’est peut-être ça, l’apaisement.


 

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