C’est quoi cette pression de tout réussir avant 30 ans ?

’ai 26 ans, et je n’ai pas l’intention de me marier cette année, ni d’avoir un enfant. Pourtant, à 26 ans, ma mère était déjà mère célibataire, avec trois enfants et la responsabilité de quatre ou cinq frères sur ses épaules. Cette réflexion me pousse à comparer nos parcours.

La réalité des attentes : un réveil brutal à la réalité

Quand j’étais à l’université, je pensais que gagner mon salaire actuel ferait de moi la personne la plus heureuse du monde. Mais aujourd’hui, je réalise que la réalité est très différente. En plus, des attentes implicites pèsent sur nous : acheter une maison, une voiture, fonder une famille… Autant d’objectifs qui semblent définir une « vie réussie ».

Si je compare ma vie à celle de ma mère, une chose est claire : j’ai eu la chance de faire des études et de vivre chez elle pendant longtemps. Cela m’a offert des opportunités, mais cela ne m’empêche pas de ressentir un décalage, surtout en voyant d’autres jeunes afficher une « stabilité » qui parait inatteignable.

La pression des 30 ans : comprendre les origines

Pourquoi avons-nous l’impression qu’il faut tout accomplir avant 30 ans ? Voici trois raisons principales :

Les attentes sociales à travers le temps

En Occident, la trentaine a souvent été considérée comme l’âge de la maturité, où l’on se mariait, fondait une famille et s’établissait. Ces normes, bien que moins rigides aujourd’hui, restent influentes.

En Afrique, les responsabilités peuvent commencer plus tôt, avec des attentes centrées sur le soutien familial ou les rôles communautaires. L’urbanisation et l’influence occidentale modifient ces traditions actuellement.

La quête de soi dans la vingtaine

Dans cette décennie, on se cherche en permanence. On veut avancer, accomplir des choses, mais cette quête constante crée parfois de l’insatisfaction. Sur TikTok, surtout aux États-Unis, des tendances comme le “quarter-life crisis” et les “breakdowns” montrent que beaucoup de jeunes partagent cette lutte. Chaque réussite semble en appeler une autre, sans jamais offrir de véritable pause.

Anthropologiquement, cette quête d’identité est liée à l’absence de rites de passage clairs dans les sociétés modernes. Alors que les sociétés traditionnelles offraient des étapes marquées pour définir l’âge adulte, notre époque laisse cette transition floue, et cela peut alimenter un sentiment d’incertitude.

L’impact des réseaux sociaux

Les plateformes comme Instagram ou LinkedIn amplifient les comparaisons. On y voit des jeunes de notre âge afficher des vies idéales : des carrières réussies, des mariages parfaits, des voyages de rêve. Cette exposition constante fausse nos attentes et renforce notre anxiété.

En psychologie sociale, ce phénomène est connu sous le nom de “comparaison ascendante”. On se compare à ceux qui semblent mieux réussir, ce qui peut entraîner un sentiment de dévalorisation ou d’échec personnel.

Hommes et femmes : des pressions différentes

Les hommes et les femmes ressentent ces attentes de manière différente. Pour les femmes, la société met souvent l’accent sur le mariage et la maternité avant un certain âge. Ce phénomène est ancré dans des normes patriarcales qui valorisent les rôles traditionnels liés à la famille et aux soins. Du côté des hommes, la réussite professionnelle et financière est souvent priorisée, et cela reflètent une vision selon laquelle l’homme doit être le principal pourvoyeur de ressources.

Anthropologiquement, ces différences trouvent leurs racines dans la division des rôles dans les sociétés anciennes, où la survie reposait sur des responsabilités distinctes mais complémentaires entre hommes et femmes. Aujourd’hui, bien que les rôles aient évolué, ces attentes persistent dans l’inconscient collectif. En psychologie sociale, on parle de “stéréotypes de rôle”, qui dictent ce qu’un individu est censé accomplir selon son genre. Cela explique en partie pourquoi les hommes peuvent ressentir une pression intense liée au succès matériel, tandis que les femmes sont souvent jugées sur leur capacité à équilibrer carrière et vie familiale.

Réinventer la réussite

Plutôt que de subir ces pressions, pourquoi ne pas redéfinir ce que signifie réussir sa vie ? Et si la trentaine devenait une période pour continuer à explorer, apprendre et s’épanouir à son rythme ?

Chaque personne évolue selon son environnement et ses choix personnels. En laissant de côté les normes rigides et les images idéalisées des réseaux sociaux, on peut construire une vie qui reflète vraiment ses propres valeurs, une vie qui est alignée avec nos valeurs.

Et si on commençait à écrire nos propres règles dès aujourd’hui ?






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