Arrêter de faire semblant et sortir de la cage des attentes
Il y a des jours où la vie serre un peu trop fort.
Je ne sais
pas pourquoi, mais ma gorge se noue. Je n’ai pas envie de parler, de dire les
choses comme je les ressens. C’est comme si tout se bloquait à l’intérieur.
Physiquement, ça se traduit : mal de dos, tension dans la poitrine. Un genre
d’asphyxie douce.
J’ai cru que
c’était juste un besoin de solitude.
Alors je me suis isolée, pensant que ça allait suffire. Juste rester avec
moi-même, me perdre dans mes pensées, penser mes pensées – un peu en boucle.
Mais ça ne suffisait pas.
Puis un
jour, j’ai tout lâché.
Tout ce que je refoulais depuis longtemps, je l’ai vomi sans filtre. J’ai
arrêté de me mentir. Une pression reste une pression, mais au moins elle était
sortie. Et d’un coup, j’ai pu respirer un peu mieux. Je me suis sentie
soulagée. J’ai cru que ça irait mieux.
Mais le
lendemain, c’est revenu. Oppression, encore.
Alors j’ai regardé autour de moi. Et j’ai compris que ce qui m’étouffait,
c’était cette idée que je ne pouvais pas faire ce que je voulais. Que certaines
choses devaient se faire "comme ça", parce que "c’est comme ça
qu’on fait quand on est adulte".
J’ai pensé
que la société m’avait mise en cage.
Avec ses attentes, ses injonctions, ses starters packs et ses “eras” ridicules.
Vous voyez, ces micro-normes qui nous poussent à entrer dans des cases. Si t’es
pas casé à 30 ans, t’es bizarre. Si t’es différent, t’es marginal. Même les
ados ne savent plus qui ils sont, tellement les repères sont flous.
Mais en
vrai, la cage, c’était moi.
Personne ne m’a vraiment enfermée. Ma liberté, je l’ai toujours eue. J’ai juste
eu peur de la poursuivre. J’ai vécu dans une science-fiction bien rodée, où je
devais être la fille modèle — alors que même ça, j’y arrivais à moitié. J’ai
fait des efforts insensés pour correspondre, pour coller à ce qu’on attendait
de moi. Même si ça sonnait faux. Même si ce n’était pas moi.
Et un jour,
j’ai dit stop.
Non, je ne suis pas obligée.
Non, vous ne pourrez plus me forcer à faire ces trucs qui ne me ressemblent
pas.
Non, je ne jouerai plus ce rôle.
Aujourd’hui,
je comprends ce qu’est la vraie liberté.
Et je n’ai plus peur d’être un peu à côté. Je fais enfin la différence entre le
besoin de pause et le choix conscient d’être libre. C’est simple, gratuit, et
ça m’appartient. Je ne veux plus être ce que la société m’a appris à désirer.
Et je suis, étrangement, reconnaissante. Pour ce moment de lucidité. Pour cette
vérité que personne ne pourra me retirer, parce qu’elle est à moi.
Et puis, il y a une autre chose que j’ai comprise.
Quand on commence à goûter à sa propre liberté, il faut aussi apprendre à
accepter celle des autres.
Accepter qu’ils fassent différents choix.
Accepter qu’ils s’éloignent, qu’ils cherchent autre chose, qu’ils se
recentrent.
Sans le prendre personnellement.
Parce que ce besoin d’air, cette envie d’alignement, elle est partout.
Et parfois, ce n’est pas un rejet de nous. C’est juste une respiration
nécessaire.
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